Marchant dans ces rues mythiques parisiennes de Montmartre, les gens étaient de sortie. Les bars et restaurants étaient déjà bien remplis, les gens discutaient, mangeaient, buvaient à l'intérieur ou sur les terrasses malgré un temps frais avec un léger vent glaciale. Je trouvais cet endroit très sympa et je me suis dit qu'il fallait que je revienne un autre soir dans un de ces restaurants ou bars.

Il est presque 21h, je me trouve devant le théâtre, la pièce commence dans cinq minutes...

22h30, la pièce est terminée je reprends le même chemin pour récupérer le métro 12 à Abbesses et retourner chez moi dans le 16ème arrondissement. Je revois encore ces gens buvant, mangeant, riant même. J'étais dans le 18ème, l’arrondissement voisin du 10ème. Qui aurait pu croire un seule instant qu'il se passait l'effroyable dans les arrondissements d'à côté, le 10ème et le 11ème ? Au moment même où je marchais pour récupérer ce métro des gens étaient en train d'agoniser, de mourir ou bien peut-être même étaient déjà morts.

Mon téléphone portable depuis un certain temps a décidé de mal fonctionner, je reçois les messages quand ça lui chante, mais ce soir là j'en ai reçu deux. Je ressors du métro, enfin arrivée dans le 16ème, je marche sur le pont de Mirabeau et à ma droite je regarde la Tour Eiffel, elle est encore belle ce soir. Une fois le pont traversée, je regarde mon portable, deux SMS : "Salut, c'est l'horreur à Paris!! ça va toi? Tu n’habites pas à côté il me semble?", et l'autre "Je viens de rentrer... je vois qu'il y a eu des attentats à République. Fais attention si tu sors" Je me suis dit, ce n'est pas possible, ça recommence ! J'allume la radio sur mon portable qui fonctionne difficilement ce soir là, j'écoute France info et là je comprends. Dans la rue, seule presque à partager cette nouvelle tragique si ce n'est les sirènes d'une ambulance et d'une voiture de police. Arrivée devant ma porte j'aperçois un groupe de jeunes, 15 peut être, tous bien habillés, je leur ai dit "Vous êtes au courant de ce qu'il se passe dans le centre de Paris, il y a eu des attentats à République, ne sortez pas !" Ils m'ont dit "Oui on le sait, mais on sort quand même". Quelle insouciance.

Chez moi, j'allume la télé, BFM TV, mon ordinateur ensuite, je me connecte sur les réseaux sociaux, Facebook, Twitter et ça n'en finissait plus, j'ai veillé jusqu'à 2h30 du matin. De 30 à 60 morts, et lorsque je me réveillerais le lendemain matin, combien de morts verrais-je afficher sur mon mur Twitter?

Je me réveille à 8h, je m'habille et pars acheter mon pain mais avant j'achète le journal dans la librairie à côté de l'immeuble. Le Parisien titrait en Une "Cette fois c'est la guerre"...